Les collisions avec les navires
Depuis l’accentuation du phénomène de la mondialisation dans les années 1990, le transport maritime est devenu plus intense que jamais. Seulement dans l’estuaire du Saint-Laurent, on parle d’environ 80 000 déplacements de navires par année. Toute cette activité multiplie bien sûr les risques de collisions entre les mammifères marins et les navires.
Les bateaux sont tellement bruyants qu’on pourrait croire que les baleines les évitent facilement. Dans la plupart des cas, oui. Mais lorsqu’elles dorment ou se reposent, ou lorsqu’elles chassent ou allaitent leurs baleineaux, elles sont beaucoup plus vulnérables.
Elles le sont également lorsqu’elles se retrouvent directement dans la trajectoire d’un navire. Elles ont alors de la difficulté à identifier d’où provient le bruit du bateau. Elles ont alors tendance à demeurer dans la trajectoire au lieu de se déplacer dans une zone sécuritaire.
Les espèces de baleines lentes sont également plus susceptibles d’être frappées par un navire. La baleine noire de l’Atlantique Nord, espèce vulnérable dont il ne resterait qu’environ 500 individus, est particulièrement menacée par ces collisions. Espèce lente fréquentant des zones où le transport maritime est intense, les scientifiques évaluent qu’environ 38% des mortalités concernant cette baleine sont attribuables aux collisions avec les navires.
La plupart des collisions graves entre des navires et des baleines impliquent des navires de plus de 80 mètres et dont la vitesse de croisière surpasse les 25 km/h.
Pour réduire les risques de collision, il est possible de déplacer les principales voies de circulation des navires. C’est d’ailleurs ce qui a été fait dans la baie de Fundy, secteur fréquenté par la baleine noire de l’Atlantique Nord. De ce simple fait, les scientifiques ont dévalué de 90% les risques de collision avec les baleines.
Il est aussi possible d’imposer simplement des réductions de vitesse (moins de 25 km/h) aux navires lorsqu’ils approchent des zones fréquentées par les mammifères marins. Un tel règlement a été imposé dans la région du Parc marin du Saguenay en 2002. Et depuis, on a enregistré un maximum de trois collisions entre des bateaux et des baleines par année.
Faits saillants:
- Les photos prises les scientifiques des baleines bleues fréquentant le Saint-Laurent démontrent qu’environ 5% d’entre elles présentent des cicatrices, marques laissées par une collision avec un navire.
- Entre 1983 et 2004, 6% des mortalités enregistrées chez le béluga pouvaient être attribuées à des collisions avec des navires.