La surpêche dans les océans

Année après année, l’humain puise quelque 100 millions de tonnes de poissons dans les mers du monde. Ce qui démontre bien que la surpêche se porte bien.

La surpêche consiste à prélever plus rapidement les individus d’une espèce que sa capacité à se reproduire.

Dans le Saint-Laurent, le cas de surpêche le plus connu concerne la morue franche, dont la population a été réduite de presque 100%.  Et ce cas n’est pas unique.  Loin de là!

De par le monde, la plupart des espèces commerciales sont surexploitées, laissant présager l’extinction de plusieurs d’entre elles dans un avenir prévisible, dont le fameux thon rouge qui fait toujours la joie de bien des amateurs de sushis.  Et que dire des quelque 100 millions de requins qui sont tués chaque année parce que la Chine apprécie leurs ailerons dans une soupe qui, de l’avis d’un très grand nombre, n’est vraiment pas goûteuse.

La pêche industrielle décime les populations de poissons commerciaux.  Mais là n’est pas son unique crime.  Les filets qui sont utilisés lors de ces activités de pêche prélèvent aveuglément la ressource.  Ce qui signifie que bon nombre d’individus non rentables commercialement périssent dans ces filets et sont tout simplement rejetés à la mer.

Un rapport du Fonds mondial pour la nature précise que 40% des poissons qui se retrouvent dans les filets des pêcheurs industriels sont rejetés à la mer.  On parle d’environ 40 millions de tonnes de poissons gaspillées chaque année.  Ce problème concerne strictement la pêche industrielle.  La pêche artisanale, elle, ne rejette que très peu de prises à la mer.

La pêche à la palangre, qui utilise des milliers d’hameçons accrochés à des lignes qui peuvent mesurer des kilomètres de long, prélève également à l’aveuglette;  des requins, des tortues, des mammifères marins périssent au bout de ces hameçons.

Les chaluts, quant à eux, endommagent en plus les fonds marins.  Les lourds rouleaux qui sont utilisés afin de garder les filets près des fonds marins détruisent tout sur leur passage.  On estime qu’une superficie équivalant à deux fois les États-Unis est ainsi soumise aux roulis des chaluts chaque année.

Et que dire de la pêche à l’explosif ou au cyanure? On estime qu’environ 65 tonnes de ce poison sont utilisées chaque année dans le Pacifique asiatique, tuant tous les animaux qui croisent sa route.

Parmi les solutions mises de l’avant, l’on retrouve la création de zones marines protégées.  Celles-ci permettent aux populations de poissons de se redresser, ce qui favoriserait en plus la pêche qui se déroule à l’extérieur de la zone.  L’on doit également cesser de surexploiter certaines espèces.  Au Québec seulement, il y a plusieurs espèces qui se portent bien et qui pourraient être pêchées à la place de certaines autres qui connaissent un déclin certain et qui viennent très souvent de l’autre bout du monde.

Les mêmes décisions devraient être prises ailleurs aussi. De toute façon, il sera toujours plus durable de consommer des prises locales plutôt que celles importées. Il est important de s’attaquer également aux prises accessoires.  Cela ne pourra se faire qu’en privilégiant davantage une pêche artisanale au détriment de la pêche industrielle.

Et un jour ou l’autre, il faudra également se pencher sur le problème des subventions accordées à la pêche.  Plusieurs pêches ne sont aujourd’hui tout simplement plus rentables.  Plus intelligent serait d’accorder des sommes aux pêcheurs pour qu’ils réorientent leur carrière plutôt que de leur donner de l’argent pour combler les déficits qu’ils encaissent à pêcher dans une mer de plus en plus vide.

Faits saillants:

  • Certains filets de chalutage sont si énormes qu’ils peuvent contenir une douzaine de Boeing 747.
  • Au cours des 50 dernières années, les captures de poissons à l’échelle mondiale ont été multipliées par quatre.  L’humain prélève actuellement la plupart des espèces commerciales à 140%.  75% de celles-ci se retrouvent dans cette situation de surpêche.
  • La flotte de pêche industrielle compte actuellement quelque 35 000 navires, ce qui représente à peine 1% de la flotte mondiale.  Pourtant, ces bateaux prélèvent 50% des prises annuelles, l’autre 50% étant capturé par des pêcheurs artisanaux.
  • Le Québec ne protège même pas 1% de ses eaux, alors que l’Australie, un modèle en la matière, protège 40% de ses littoraux.